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- Les douleurs menstruelles (dysménorrhée) expliquées
- Quelles sont les origines de ces douleurs menstruelles ?
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- Gestion du stress
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Les douleurs menstruelles (dysménorrhée) expliquées
La dysménorrhée est un terme médical qui englobe divers troubles liés aux règles, mais il est couramment utilisé pour décrire les douleurs ressenties dans la partie inférieure de l'abdomen.
Mais concrètement, qu'est-ce que la dysménorrhée ? Ce terme, dérivé du grec "dus" signifiant difficulté, englobe un ensemble de troubles menstruels. Cependant, on l'emploie généralement pour désigner les douleurs dans le bas de l'abdomen qui surviennent avant ou pendant les règles. Ces douleurs durent généralement entre 2 à 3 jours. Un terme plus précis serait "algoménorrhée", où le préfixe "algos" signifie "douleur".
Ces douleurs menstruelles touchent entre 50 % et 80 % des femmes en âge de procréer, avec des variations en fonction de l'âge. Parmi elles, de 5 % à 15 % sont impactées au point de devoir altérer leurs activités quotidiennes (repos forcé, absences à l'école ou au travail). Les douleurs menstruelles sont fréquentes à la fin de l'adolescence et pendant les années précédant la ménopause, périodes caractérisées par des fluctuations hormonales.
En général, ces douleurs survenant à ces moments de la vie ne sont pas habituellement préoccupantes et ne cachent pas de troubles gynécologiques sous-jacents. Chez les adolescentes, ces douleurs tendent à diminuer avec le temps et peuvent souvent disparaître après une première grossesse.
Cependant, des douleurs extrêmement intenses persistant après les saignements peuvent être indicatrices d'endométriose.
Quelles sont les origines de ces douleurs menstruelles ?
Les sensations d'inconfort dans la région abdominale inférieure ou dans le bas du dos sont liées aux contractions de l'utérus. En l'absence de fécondation, lorsque l'ovule n'est pas fécondé, les ovaires cessent brusquement de produire des œstrogènes et de la progestérone. Cela déclenche les contractions de l'utérus, qui expulse l'endomètre (muqueuse de l'utérus) ainsi que le sang.
Chez certaines femmes, l'utérus peut se contracter de manière plus intense, ce qui semble être la principale source de douleur menstruelle. Cette intensité accrue est due à une production excessive de prostaglandines, des substances sécrétées notamment par l'endomètre et responsables des contractions utérines. (Les prostaglandines ont également un impact sur d'autres muscles que l'utérus, ce qui explique les symptômes associés à la dysménorrhée tels que nausées, vomissements et maux de tête.)
De plus, la perception des contractions varie considérablement d'une femme à l'autre. Certaines peuvent ressentir une sensibilité légère dans le ventre, tandis que d'autres éprouvent des douleurs intenses. En général, les douleurs sont plus prononcées lors des règles abondantes, car l'utérus doit se contracter plus vigoureusement pour expulser l'endomètre.
Quand consulter en cas de dysménorrhée ?
Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé dans les situations suivantes :
Lorsque les règles sont accompagnées de douleurs incapacitantes qui altèrent la qualité de vie et le bien-être mental.
Si les crampes menstruelles s'intensifient chez les femmes ayant eu leurs règles depuis plusieurs années, ou si elles s'associent à des menstruations excessivement abondantes (ménorragie) ou à des saignements entre les règles.
En cas de douleurs menstruelles accompagnées de fièvre ou d'écoulements vaginaux anormaux, il est recommandé de consulter un médecin rapidement.
Complications possibles liées à la dysménorrhée
Dans la grande majorité des cas, la dysménorrhée ne provoque que des inconvénients dus à la douleur. Cependant, lorsque la douleur est particulièrement intense, récurrente et non atténuée, elle peut causer des détresses psychologiques et parfois même conduire à la dépression.
Il est essentiel de traiter tout trouble gynécologique sous-jacent pouvant causer la dysménorrhée afin d'éviter toute détérioration de la situation.
Facteurs de risque liés à la dysménorrhée
Bien que toutes les femmes puissent en être affectées, certains facteurs augmentent le risque de dysménorrhée :
Avoir une mère ou une sœur ayant souffert de dysménorrhée.
Entrer dans la puberté avant l'âge de 11 ans.
Présenter un excès de poids.
Évoluer dans un environnement social ou psychologique difficile.
Facteurs contribuant aux douleurs menstruelles
Certaines habitudes de vie semblent contribuer aux douleurs menstruelles :
- Le tabagisme.
- Le manque d'activité physique.
- La consommation d'alcool pendant les règles.
- L'anxiété, le stress ou la détresse psychologique.
- L'utilisation d'un dispositif intra-utérin en cuivre (stérilet). À l'inverse, le stérilet Mirena®, contenant un progestatif, peut significativement réduire les douleurs menstruelles (voir Traitements médicaux).
Prévention des règles douloureuses : Recommandations
Stratégies alimentaires pour prévenir et soulager les douleurs menstruelles4,27
Réduire la consommation de sucres raffinés. Les sucres favorisent une surproduction d'insuline, qui à son tour provoque la production de prostaglandines pro-inflammatoires.
Augmenter la consommation de poissons gras (comme le maquereau, le saumon, le hareng et les sardines), d'huile et de graines de lin, ainsi que d'huile et de graines de chanvre, riches en oméga-3.
Selon une étude danoise portant sur 181 femmes âgées de 20 à 45 ans, celles qui consommaient le plus d'acides gras oméga-3 d'origine marine souffraient moins de dysménorrhée5.
Limiter la consommation de margarine et de graisses végétales, sources d'acides gras trans qui engendrent des prostaglandines pro-inflammatoires.
Réduire la consommation de viandes rouges riches en acide arachidonique, un acide gras qui favorise la production de prostaglandines pro-inflammatoires. Une étude menée sur 33 femmes suggère qu'un régime végétarien à faible teneur en graisses est efficace pour réduire l'intensité et la durée de la dysménorrhée6.
Vérifier avec l'aide d'un nutritionniste si une carence en vitamine C, vitamine B6 ou magnésium est présente, car ces micronutriments sont essentiels au métabolisme des prostaglandines et leur carence peut induire l'inflammation.
Éviter la consommation de café en période de douleurs menstruelles. Plutôt que d'aider à soulager la fatigue et le stress, le café risque d'augmenter les douleurs, car ses effets sur l'organisme sont similaires à ceux du stress.
Gestion du stress
Le stress chronique peut être aussi préjudiciable à l'organisme qu'un régime alimentaire déséquilibré. Les hormones de stress (adrénaline et cortisol) favorisent la production de prostaglandines pro-inflammatoires.
La Clinique Mayo suggère aux femmes souffrant régulièrement de menstruations douloureuses d'adopter des pratiques comme le massage, le yoga ou la méditation pour soulager les douleurs7. Il est également crucial de comprendre les sources du stress et de développer des stratégies pour mieux le gérer.
Effet antidouleur des oméga-3 et des prostaglandines
Certains experts, dont la Dre Christiane Northrup (auteure du livre "La Sagesse de la ménopause")27, affirment qu'une alimentation riche en oméga-3 peut contribuer à atténuer les douleurs menstruelles grâce à leur action anti-inflammatoire4,27.
Plus précisément, cette action anti-inflammatoire provient de substances produites par les tissus à partir des oméga-3 ingérés, telles que certaines prostaglandines (voir le schéma au début de la section sur les oméga-3 et oméga-6). Une telle alimentation pourrait également réduire les contractions utérines et, par conséquent, les douleurs qui les accompagnent34-36.
Il existe plusieurs types de prostaglandines ayant des effets variés et puissants. Certaines stimulent notamment les contractions utérines (voir "Comment s'expliquent les douleurs menstruelles ?" plus haut).
Les prostaglandines à action anti-inflammatoire proviennent principalement des oméga-3 (présents dans les huiles de poisson, les graines et l'huile de lin, les noix, etc.). En revanche, les prostaglandines pro-inflammatoires sont en grande partie dérivées des oméga-6 contenus dans les graisses animales.
Ces constatations sont cohérentes avec les recommandations d'autres experts qui préconisent un équilibre adéquat entre les oméga-6 et les oméga-3 dans l'alimentation pour réduire les maladies inflammatoires et améliorer la santé cardiovasculaire1-3.
En effet, le rapport oméga-6/oméga-3 dans l'alimentation occidentale est généralement de 10 à 30 pour 1, alors qu'il devrait idéalement être de 1 à 4 pour 1.
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